La loi sur les marchés numériques (DMA) de l'Union européenne, adoptée en mars, a instauré une obligation d'interopérabilité des plateformes de messagerie pour les grandes plateformes de ce type. Selon la DMA, les grandes plateformes de messagerie telles que Facebook Messenger, WhatsApp et iMessage d'Apple doivent s'ouvrir aux plateformes plus petites si celles-ci en font la demande. La Commission européenne a récemment publié une mise à jour de sa FAQ sur la mise en œuvre de cette mesure, détaillant les modalités de cette interopérabilité.
Selon la Commission, les contrôleurs d'accès (tels que iMessage d'Apple) doivent garantir que les fonctions de base de la messagerie seront interopérables dès l'entrée en vigueur de la DMA, comme les messages texte entre deux plateformes de messagerie concurrentes. Le délai pour l'interopérabilité des fonctions plus complexes, comme les appels audio et vidéo, peut aller jusqu'à quatre ans et sera activé progressivement. Les petites plateformes qui ne sont pas des contrôleurs d'accès ne sont pas soumises à l'obligation d'interopérabilité et sont libres de choisir de bénéficier ou non de cette ouverture.
L'interopérabilité de la messagerie est une question essentielle pour les législateurs européens, qui souhaitent promouvoir la concurrence et l'innovation dans le secteur des plateformes de messagerie. En ouvrant les grandes plateformes aux plus petites, les législateurs espèrent encourager la création de nouvelles plateformes et promouvoir la diversité dans le secteur. Cela devrait également permettre aux utilisateurs de plateformes de messagerie de communiquer plus facilement entre les différentes plateformes, améliorant ainsi leur expérience utilisateur.
Cela soulève également de nombreuses questions techniques et de sécurité. Pour être interopérables, les plateformes de messagerie doivent pouvoir communiquer entre elles et échanger des données en toute sécurité. Cela nécessite un certain niveau de normalisation et de compatibilité entre les différentes plateformes, ce qui peut être difficile à mettre en œuvre.
La Commission européenne a donc précisé que les plateformes doivent garantir l'intégrité de leurs services, la sécurité et le cryptage qui ne doit pas être réduit. Elle a également précisé que les utilisateurs pourront accepter ou refuser de partager un message ou de lancer un appel audio ou vidéo d'une plateforme de messagerie à une autre, ce qui ajoute une certaine complexité à la mise en œuvre de cette interopérabilité.
Il est possible que certains acteurs du secteur des plateformes de messagerie soient réticents à ouvrir leur plateforme à la concurrence. Cela peut être particulièrement vrai pour les grandes plateformes qui ont réussi à s'imposer sur le marché et qui peuvent être tentées de protéger leur position dominante. C'est pourquoi la DMA prévoit des sanctions pour les entreprises qui ne respecteraient pas les règles d'interopérabilité.
Il s'agit d'un sujet complexe qui soulève à la fois des questions techniques et de sécurité, ainsi que des problèmes de concurrence. La récente mise à jour de la FAQ de la Commission européenne fournit quelques détails supplémentaires sur la mise en œuvre de cette mesure, mais il reste encore beaucoup à clarifier sur ce sujet. Les exigences de la DMA en matière d'interopérabilité doivent entrer en vigueur au début de l'année prochaine, et il reste à voir comment elles seront appliquées dans la pratique.